Ce jeudi 24 septembre 2020, le Pullman Grand Hôtel de Kinshasa a servi de cadre pour “La rentrée" de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC).
Cette cérémonie marque la reprise des activités de la Fédération dans un contexte mondial et local marqué par les effets néfastes de la pandémie à Coronavirus sur la vie économique.
En présence des Présidents de deux chambres du parlement ainsi que de plusieurs personnalités sociopolitiques et opérateurs économiques congolais, le Président National de la FEC, Monsieur Albert YUMA MULIMBI, a fait le diagnostic de l'économie congolaise.
Au-delà d'avoir évoqué le contexte difficile, lié aux effets de la pandémie du Coronavirus, que traverse l’économie nationale ainsi que les activités des entreprises; il a particulièrement insisté sur le besoin d’une politique économique cohérente dans les paroles et les actes:
" A la Fédération des Entreprises du Congo, nous ne cesserons jamais de dénoncer le décalage que nous observons entre les ambitions fortes qui sont affichées pour le développement économique de notre pays et les actes de tel ou tel département ministériel qui sont en contradiction patentes avec les discours tenus ou en indépendance totale par rapport à la ligne affichée du Gouvernement", a-t-il dit.
Toutefois, le Président National, a salué certaines avancées enregistrées dans les discussions entre la FEC et le Gouvernement, notamment en matière:
- d’accès aux PME à la sous-traitance,
- d’application du troisième palier du SMIG,
- de prise en compte des revendications des sociétés minières en matière de TVA, ou
- d’accord trouvé avec les pétroliers de la zone Sud et Est.
Aussi, est-il revenu sur certains enjeux économiques de l'heure, à savoir les questions liéesnotamment :
- au budget national, qui devrait être réaliste pour ne pas entrainer une déception inutile au moment de son exécution ;
- aux procédures judiciaires ouvertes à l’encontre des certains dirigeants d'entreprises, lesquelles poursuites devraient être scrupuleusement conformes à la légalité ;
- aux procédures fiscales qui se révèlent être des sources de tracasseries et d’harcèlement dans le chef des dirigeants d’entreprises qui consacrent plus de temps dans des discussions avec ces administrations que dans le développement de leurs activités ;
- au scandale de la dérogation d’importation de 100.000 tonnes de ciment de la République du Congo accordée par le Ministère du Commerce Extérieur au détriment de cimenteries locales ;
- au secteur des assurances, où l’ARCA est interpellée à déployer des efforts pour que les capitaux captés par les sociétés d’assurances en activité puissent rester en RDC ;
- au secteur des mines, pour lequel la bataille à mener est celle de faire produire au Code minier promulgué en 2018 tous ses effets en vue de rééquilibrer le partage de la richesse entre les investisseurs internationaux présents en RDC.
En outre, le Patron des patrons congolais s’est demandé sur l’opportunité d’adhésion de la RDC à la Zone de Libre Echange du Continent Africain (ZLECAF) dans un contexte d’industrie pas dutout compétitive. Il n’est pas un crime de renoncer à cette adhésion tant que l’industrie locale n’est pas encore mise à niveau.
C’est ainsi qu’il en a appelé au renforcement du dialogue public privé qui lui parait essentiel pour contribuer au redémarrage de l’activité économique en RDC.
Il sied également de préciser que le Président National de la FEC a rappelé le caractère apolitique de la Fédération: " La FEC, et j’insiste là-dessus, n’est pas dans l’émotion d’un camp contre un autre contrairement à l’affirmation de ceux qui voudraient réduire nos prises de parole publique et notre engagement à des considérations extra-économiques. La FEC est apolitique et n’a pas de camp !", a-t-il précisé.
A l’issue du mot du Président, certaines entreprises ont présenté leurs produits, services et innovations dans le cadre des Keynotes de la FEC.
Cette rentrée 2020 de la FEC, au-delà de marquer la reprise des activités de la Fédération, espère voir les membres plus solidaires et plus engagés pour les batailles communes. "Nous avons librement accepté de mutualiser nos efforts et nos moyens pour la défense et la promotion de nos entreprises. Il ne peut donc pas y avoir des acteurs d’un côté et des spectateurs de l’autre", a précisé le Président National dans son mot.