« Que faire pour que les Ressources naturelles de la RD Congo profitent à la population et au développement du pays dans le contexte du changement climatique et de l’ouverture de la RD Congo au commerce régional et mondial ? ». Telle était la thématique abordée par le Président National de la FEC, Monsieur Albert YUMA MULIMBI, lors de son intervention aux assises des Évêques de la Commission Episcopale sur l’Environnement et les Ressources Naturelles (CERN), organisée le lundi 21 Juin 2021.
Après une session d’ouverture de ces assises animée par Son Eminence le Cardinal Ambongo Besungu et Son Excellence le Vice-premier Ministre, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, Madame Eve Bazaiba, le Président National de la FEC a, dans un premier temps, abordé la question du contexte dans lequel les Evêques ont inséré la thématique lui proposé, à savoir celui du changement climatique et de l’ouverture de la RDC au commerce régional et mondial.
L’occasion pour lui de rappeler que la lutte contre le réchauffement climatique pourrait être un levier d’affirmation de notre pays sur la scène mondiale, car il est clair qu’en cette matière, la RDC détient une partie des clefs, si ce n’est le trousseau tout entier.
Certes, la détention par la RDC des ressources minérales stratégiques, indispensables aux défis de la transition énergétique, mais aussi les 3ème et 4ème révolutions industrielles ainsi que la forêt congolaise, 2ème bassin forestier du monde, qui constitue aussi, sans aucun doute, un atout dans les politiques de lutte contre le réchauffement climatique par sa capacité à capturer les gaz à effet de serre, mais également à protéger la biodiversité.
A la question de savoir pourquoi les ressources naturelles de la RDC ne bénéficient pas au pays, le Président YUMA a épinglé trois (3) raisons structurelles principales :
- Les congolais ne sont plus propriétaires de leurs matières premières,
- Le système d’exploitation des matières premières de la RDC, officialisé en 2002 par le code minier, ne lui a jamais profité en raison des modalités de cessions de mines et des pratiques des partenaires industriels,
- L’Etat doit avoir structurellement la capacité d’imposer ses politiques.
Pour lui, il est nécessaire de rebâtir une politique minière nationale qui place, au cœur des enjeux politiques, la réappropriation de notre secteur minier. Et, il n’y a que l’Etat qui puisse le faire.
Ainsi, avec le code minier de 2018, qui a révisé celui de 2002, en gommant ses principales imperfections ainsi que la nouvelle législation d’exception en matière de production artisanale minière sur les minerais stratégiques les congolais peuvent croire en un bouleversement majeur qui impactera positivement des centaines de milliers de travailleurs, leurs familles et leurs communautés.
Ces outils permettront à l’Etat de remettre la main sur 20% de la production artisanale du cobalt.
Sur ces aspects, le Président National de la FEC espère l’appui l’Etat d’abord pour installer l’ARECOMS, l’autorité de régulation des minerais stratégiques, et d’autre part pour favoriser le développement de l’Entreprise Générale du Cobalt sur le terrain.
Ce ne serait que justice, qu’enfin, dans ce système dont la République Démocratique du Congo a été la victime, les droits légitimes des congolais soient enfin reconnus.
Pour finir, le Président National de la FEC a souligné qu’il comptait sur la CENCO pour accompagner ce combat, qui est le combat de la dignité et de la souveraineté.