Du 09 au 12 septembre 2025, la Chambre des Mines de la FEC, en partenariat avec le Ministère des Mines, l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-RDC) et le Cadre de Dialogue pour les investisseurs durables au Katanga (IDAK), a organisé, à Lubumbashi, un atelier spécial de haut niveau sur la DOT (Dotation de 0,3% des fonds destinés au Développement des communautés locales) et l’envahissement des sites miniers.

Réunissant autorités nationales et provinciales, entreprises minières, ONG et représentants des communautés locales, ces accises visent à évaluer l’application de la dotation minimale de 0,3% du chiffre d’affaires, la mise en œuvre des cahiers des charges, et à apporter des solutions à l’envahissement des sites industriels par des exploitants artisanaux.  

Dans son discours d’ouverture, le Vice‑Premier Ministre Shabani Lukoo a salué l’initiative de la Chambre des mines et rappelé l’engagement du Gouvernement à promouvoir une gestion durable des ressources naturelles. Il a souligné la nécessité d’une volonté politique ferme et d’une approche inclusive associant l’État, les entreprises minières, les exploitants artisanaux, les communautés et les partenaires pour résoudre définitivement le phénomène d’envahissement.

Dans son discours de cadrage, le Président de la Chambre des mines, Monsieur Kasongo Bin Nassor, a souligné que le secteur minier congolais est à la croisée des chemins : puissant mais contesté, stratégique mais fragile. Il a expliqué que cet atelier n’était pas un simple lieu d’observation, mais un espace de dialogue franc et structuré pour passer à l’action, en réunissant toutes les parties prenantes.
Il a identifié trois défis majeurs :

  • la mise en œuvre des cahiers des charges, qui doivent passer de simples formalités à des leviers de développement local;
  • l’utilisation transparente de la dotation de 0,3 %, aujourd’hui mal comprise et mal gérée, qui doit financer des projets structurants; et
  • la lutte contre l’envahissement des sites miniers par des exploitants artisanaux illégaux, symptôme d’une crise de gouvernance nécessitant une réponse collective et durable.

Le Président de la Chambre des Mines a rappelé que les communautés attendent des projets d’envergure (routes, écoles, centres de santé), que la société civile réclame de la transparence et que les entreprises demandent un environnement stable. Il a fixé comme attentes pour l’atelier une évaluation lucide de ce qui fonctionne et de ce qui doit être corrigé, des recommandations concrètes assorties d’une feuille de route consensuelle et un renforcement du dialogue et de la confiance entre toutes les parties.

Intervenant le 11 septembre, SEM Guylain Nyembo Bwizya, ministre d’État en charge du Plan et de la Coordination de l’aide au développement, a replacé les mécanismes de dotation et de cahiers des charges dans une perspective sociale. Selon lui, la dotation de 0,3 %, inscrite dans les cahiers des charges, doit être considérée comme un contrat social liant l’État, les entreprises minières et les populations locales. Cette dotation, a‑t‑il insisté, constitue un engagement sacré garantissant que les communautés bénéficient directement des richesses extraites de leur terre.

Les discussions de l’atelier ont mis en lumière l’écart persistant entre les textes et leur mise en œuvre. Dans le Haut‑Katanga, sur 40 cahiers des charges approuvés, seuls cinq ont été mis en place et un seul fonctionne effectivement. Un rapport de l’ITIE‑RDC couvrant la période 2020‑2024 a recensé 64 cahiers des charges portant sur 892 projets ; sur 430 projets évalués, seulement 250 ont été réalisés intégralement. Ces chiffres montrent l’ampleur des défis financiers, organisationnels et de transparence.

Face à ces constats, l’atelier s’est structuré en trois groupes thématiques — dotation minimale, cahiers des charges, envahissement des sites — pour formuler des recommandations opérationnelles afin que les retombées minières profitent réellement aux communautés.

La Chambre des mines y a réaffirmé son rôle de veille au respect des normes de responsabilité sociétale, rappelant qu’elle n’est pas « une caisse de résonance pour des entreprises qui refusent de respecter la loi » et qu’elle rassemble des entreprises citoyennes.

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