Il s’est tenu, le 26 novembre 2025 à l’hôtel Hilton de Kinshasa, un atelier organisé par le Cobalt Institute en partenariat avec la Chambre des Mines de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et l’Union des Sociétés Minières aux Capitaux Chinois (USMCC).
Cet échange a réuni autour d’une même table les représentants de l’État, conduits par le Ministre des Mines, Son Excellence Louis Watum Kabamba, ainsi que les entreprises productrices et exportatrices de cobalt congolais membres des trois institutions organisatrices. L’objectif principal était d’harmoniser la compréhension des exigences des marchés internationaux, afin de renforcer la compétitivité du cobalt congolais dans un contexte où les attentes en matière de performance ESG (environnement, social, gouvernance) ne cessent de croître.
Des exigences réglementaires internationales de plus en plus strictes
L’industrie du cobalt en République démocratique du Congo (RDC) fait face à un défi commun : l’évolution rapide des réglementations sur les marchés finaux. Les États-Unis et l’Union européenne imposent désormais des cadres stricts en matière de droits humains, d’environnement et de conditions de travail. De son côté, le ministère chinois des Finances a publié la première version de ses normes de divulgation en matière de durabilité des entreprises.
Ces exigences, devenues incontournables pour accéder aux marchés mondiaux, offrent également une opportunité aux producteurs de cobalt ou d’alternatives situés hors de la RDC, susceptibles d’en tirer un avantage concurrentiel.
Malgré les efforts significatifs de nombreux opérateurs miniers en RDC, certaines lacunes persistent en matière de conformité aux meilleures pratiques ESG, ce qui fragilise la compétitivité du cobalt congolais. D’où la nécessité urgente de renforcer l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement et d’assurer l’accès aux marchés réglementés, tout en améliorant la chaîne de valeur nationale.
Un engagement clair du Gouvernement
Dans son discours d’ouverture, le Ministre des Mines a salué l’initiative conjointe du Cobalt Institute, de la Chambre des Mines et de l’USMCC. Il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement à garantir une chaîne d’approvisionnement responsable et conforme aux normes ESG.
Il a toutefois rappelé que si certaines entreprises se conforment déjà à ces standards, d’autres accusent encore un retard notable et que les sous-traitants doivent également s’y conformer. Le Ministre a également annoncé que le Gouvernement étudiait, dans le cadre de la promotion des sanctions positives, la création d’un prix national de la meilleure pratique ESG, afin d’encourager les entreprises exemplaires.
La position de la Chambre des Mines et de l’USMCC
Représentant le Président de la Chambre des Mines, le Secrétaire Général de la FEC, M. John Nkono, a souligné qu’aucun investissement sérieux ne peut aujourd’hui se faire en dehors du cadre ESG, une exigence pleinement intégrée par les membres de la Chambre.
Il a rappelé que l’exploitation du cobalt ne devrait pas être pratiquée de manière artisanale, en raison de la nocivité du minerai au contact — une réalité malheureusement toujours observée en RDC. Il a appelé à une prise de conscience collective et à un engagement accru de l’État pour mettre fin à cette pratique.
De son côté, le représentant de l’USMCC a réaffirmé la volonté de son organisation de poursuivre des discussions approfondies avec ses membres afin d’améliorer la chaîne de valeur du cobalt congolais.
Des partages d’expériences et bonnes pratiques
Les participants ont assisté à une présentation du Cobalt Institute sur les réglementations des marchés finaux et les attentes des parties prenantes, illustrée par le cas de Volkswagen. La structure Verité a ensuite partagé des orientations pratiques concernant la gestion responsable des sous-traitants.
Enfin, les groupes CMOC et Glencore, membres de la Chambre des Mines et du Cobalt Institute, ont présenté plusieurs cas concrets illustrant les bonnes pratiques ESG mises en œuvre au sein de leurs opérations.









